« Dans les pays dévastés
Plein de cris et de désarroi
Nous partons dans les brasiers
Avec une épée en bois »

Par un été brûlant de 1941, une troupe de quatre comédiens dirigée par Vassili Chopalovitch traverse les provinces serbes occupées par les allemands. Elle débarque à Oujitsé et installe ses tréteaux sur la Grand’Place. Mais les villageois ne daignent pas écouter les artistes. Et pourquoi le théâtre ne serait-il pas aussi important pour ces êtres en détresse que le pain fabriqué par le boulanger ?
Une veuve entre deux âges accepte de recueillir les acteurs, alors que dans la maison d’en face , Sékoula, jeune révolté communiste, vient d’être arrêté. C’est dans cette petite cour que la folle douleur des parents de cet absent fait la rencontre explosive avec le quotidien de « sacrés monstres » en tournée.
Au milieu de ces destins noués erre le Broyeur, sombre bourreau du village qui laisse traîner une mystérieuse trace de sang derrière lui. Elle va devenir le fil rouge à suivre pour que tous ces personnages sortent de leurs ténébres, armés d’eau de vie, de lessive, de fleurs ou d’épée en bois.
Les artistes du Théâtre ambulant Chopalovitch vont déambuler dans ce monde de violence, l’art en bannière, armés de l’espoir en leur vocation, affrontant tant bien que mal les contingences de la réalité, soldats grotesques, paysans désespérement résistants et bourreau presque humain. Cette pièce confronte le drame quotidien de petites gens et leurs faits divers à la légende, l’imagination, au jeu et aux rêves.